Depuis qu'il a reconnu la paternité du petit Guillermo, deux ans, né d'une relation qu'il a eue alors qu'il était encore évêque, les demandes se multiplient: deux autres femmes ont annoncé qu'il était le père de leurs enfants. La première souhaite qu'il reconnaisse la paternité de l'un de ses 4 enfants, âgé de 6 ans; la seconde ne demande rien mais voulait qu'il sache (et tout le pays avec lui, apparemment) qu'elle lui devait un heureux événement. Le comique de répétition joue à plein puisque 3 autres femmes seraient sur le point de faire la démarche. En attendant toutes les autres: les femmes paraguayennes sont près de 3 millions, dont 1.8 million de plus de 18 ans (j'aurais voulu vous fournir la statistique des femmes de plus de, mettons, 14 ans, mais le résumé du recensement 2007 ne donne pas le choix: population totale, population de 18 ans et plus, voilà).
Dans un pays à forte majorité catholique, la reconnaissance de paternité de Guillermo avait été plutôt bien accueillie, comme la marque d'un homme qui assume ses actes. Le vent est en train de changer avec l'apparition de ces nouveaux cas. Lugo a même dû annuler un voyage officiel à Washington, alors que la confiance de ses concitoyens diminue. Cette déception s'ajoute à d'autres, liées à l'incapacité du président à mettre en oeuvre des réformes promises, et notamment la réforme agraire indispensable dans ce pays qui est le premier au monde pour la concentration des terres (chiffres 2006: 3% de la population détient 80% des terres).