Repsol a reçu cette semaine une excellente nouvelle qui vient - un peu - contrebalancer ses mésaventures argentines. Ce sont en effet cinq provinces du pays qui ont décidé de rompre les contrats qui les liaient à l'entreprise pétrolifère accusée de défaut d'investissement. Mais voilà que le gouvernement Rajoy, assiégé par la crise économique et le déficit des finances publiques, vient de l'autoriser à mener des opérations de prospection dans l'espoir de se découvrir du pétrole nationa. Le ministre de l'Industrie, du Tourisme et de l'Energie a déjà souligné tout l'intérêt de cette recherche dans la situation de dépendance énergétique que connaît le pays et les bénéfices qu'en tireront les Canaries. Et puis ça fait toujours une nouvelle économique positive à annoncer à la nation, il n'est pas utile de préciser qu'une éventuelle exploitation ne débuterait que sous le prochain gouvernement.
Si tant est qu'elle débute. Repsol avait déjà reçu des autorisations de prospection en 2001; c'était le précédent gouvernement populaire, présidé par José María Aznar, qui les lui avait accordées. Mais le Tribunal Suprême les avait annulées en 2004, et depuis il n'était plus question de forer aux Canaries.
Le président autonomique des îles a d'ailleurs pris position contre cette décision. Il rappelle que le potentiel de la Communauté repose sur" le ciel et la mer" et que sa ressource économique principale est le tourisme. Si une marée noire venait à se produire, l'économie locale serait très fortement touchée. Il parle en connaissance de cause: l'éruption volcanique sous-marine au large de l'île El Hierro, qui a duré près de huit mois, a eu des conséquences désastreuses sur la fréquentation touristique. Le gisement recherché repose à une soixantaine de kilomètres des côtes de Fuerteventura et Lanzarote, deux îles plus importantes et plus peuplées.

Le gouvernement du PP garantit que toutes les mesures de protection de l'environnement nécessaires seront prises, mais il subsiste un autre problème potentiel: la réaction du Maroc à cette autorisation, alors qu'une partie du gisement pourrait être située dans ses eaux territoriales.
Source carte: Periodista Digital