Le quotidien costaricien La Nación fait le point sur la situation à l'issue de cette 'drôle de campagne', comme on disait 'drôle de guerre'. Una campagne électorale qui a eu lieu alors que certaines libertés fondamentales n'ont pas été rétablies, que le couvre-feu s'applique, que le président élu désespère de retrouver son siège (il y a deux mois de délai entre l'élection et la prise de fonctions). Les élections ont lieu dimanche; et La Nación retrace le pays qui attend le prochain président.
Pauvreté, chômage, délinquance en sont les trois piliers. 7.5 millions de Honduriens. 66% sous le seuil de pauvreté. Un million à l'étranger, d'où ils envoient de l'argent à leurs familles: les remesas, 25% du PIB du pays l'an dernier. Un pays sous perfusion, dont l'économie ne survivait que par les aides internationales aujourd'hui suspendues. Un chômage officiellement à 7% de la population active, qui ne prend pas en compte les 600.000 nouveaux chômeurs des derniers mois, blocage de l'activité du pays oblige. Avec un PIB en croissance de 4.5% en 2008, évalué à 4% de baisse pour 2009. Et une criminalité qui explose: 57.9 morts pour 100.000 habitants, un des chiffres les plus élevés du monde. 1 personne assassinée toutes les deux heures.
Aucun des 5 principaux candidats n'a prévu de plan de lutte contre la pauvreté dans son programme. Le probable prochain président, Porfirio 'Pepe' Lobo, du Partido Nacional (droite), a en revanche centré son programme sur l'insécurité.
Et il était bien temps, doit se dire Micheletti, qui se retire une semaine pour laisser aux électeurs le temps de la réflexion. Et qui ne manque pas de faire savoir largement qu'un vil attentat a été déjoué, attentat qui devait le viser dimanche prochain lorsqu'il serait allé voter (je n'ai pas compris si, du coup, il s'abstiendrait).