En espagnol, l’indéfini “on” ne l’est pas tant que ça, indéfini. Les manières de l’exprimer sont même pour certaines assez précises.
Nosotros
Très souvent, le “on” français est une façon rapide de dire “nous”. Pour les Espagnols, nous, c’est nous : nosotros (ou nosotras), donc. Le sujet étant identifiable grâce à la terminaison du verbe, l’usage du pronom n’est pas indispensable.
- Demain, on va à St Malo. Mañana vamos a St Malo.
- on sait toutes ici que.... todas aquí sabemos que...
Se + verbe à la 3ème personne (singulier ou pluriel)
Quand “on” est tout le monde, ou n’importe qui. C’est la tournure la plus fréquemment utilisée, et elle exprime des faits d'ordre général, ou considérés comme habituels.
- On mange bien en France. En Francia se come bien.
- On fait ce qu'on peut. Se hace lo que se puede.
- On ne sait jamais. Nunca se sabe.
NB. On utilise également “se + 3è personne” avec des objets (c'est dans ce cas qu'on peut avoir se + 3ème personne du pluriel) ou un infinitif :
- Se vende piso. On vend un appartement <=> Appartement à vendre.
- Se alquilan habitaciones. Chambres à louer.
- Se prohíbe aparcar . On interdit de stationner <=> Stationnement interdit.
3ème personne du pluriel
Quand “on” est n’importe qui, mais pas le locuteur (la personne qui parle). Ce sont donc les autres, eux, là.
- On frappe à la porte, tu peux aller voir ? (je suis dedans, donc ce n’est pas moi) => Llaman a la puerta, ¿puedes ir a ver?
Uno / una
Quand “on”, en réalité, renvoie au locuteur. Quand une femme utilise cette tournure, la forme adaptée est una (accord de genre), mais cela s’observe de moins en moins.
C’est une façon plus indirecte et discrète de parler de soi. En français, on implique l’interlocuteur, en utilisant tu ou vous.
- On fait des efforts et tout le monde s'en moque. (tu fais des efforts…) Uno se esfuerza y todos pasan de él. (hombre) / una se esfuerza y todos pasan de ella. (mujer)
- "Lo vendo a 38 pesos el kilo, hay clientes que reclaman pero yo les digo que no es cosa de uno, a mí me lo venden a 35 pesos" => ce n'est pas de ma faute / pas moi qui décide (observez: la phrase continue avec une claire référence au “vrai” uno: "a mí")
Quelques exemples issus de la presse
Hugo Chávez: "Uno no puede vivir del rencor"
« on (je) ne peux pas vivre de rancœur. » (Depuis, il est mort, mais la cause n’avait pas directement à voir avec la rancœur)
El Tribunal Supremo del estado de Iowa acaba de decidir, por 7 votos a favor y ninguno en contra, que es legal despedir a una empleada si uno se siente atraído por ella.
http://www.elmundo.es/elmundo/2012/12/23/economia/1356241032.html
Viajar en tren en Argentina se ha convertido en una lotería siniestra: uno ya no sabe cuándo vendrá el tren, cuánto tardará en llegar a destino y siquiera si uno llegará sano y salvo [mujer: una... sana y salva].
Nací y crecí al lado de las vías del ferrocarril en los suburbios de Buenos Aires y como millones de usuarios en esta ciudad [...]
http://www.bbc.co.uk/mundo/noticias/2013/06/130613_argentina_trenes_kirchnerismo_vs.shtml
Notez que dans l’introduction (en gras), le journaliste emploie uno, mais que dans le premier paragraphe du corps du texte il passe à la première personne.
Voyager en train en Argentine est devenu une sinistre loterie: vous ne savez pas quand le train arrivera, combien de temps il mettra à arriver à destination ni même si vous arriverez sain et sauf...
Je suis né et j'ai grandi le long des voies ferrées dans la banlieue de Buenos Aires et comme des millions d'usagers dans cette ville...
A noter (et c’est important) qu’on utilise aussi OBLIGATOIREMENT la forme uno/una pour un verbe pronominal (auquel on ne peut donc pas ajouter le réfléchi “se”).
- On se sent bien ici = uno/una se siente bien aquí.
En résumé...
