Stratégie uruguayenne pour sauver “son” tourisme argentin

12/26/2019, 11:00:00 PM dans Amérique

L’été commence dans l’hémisphère sud mais, sur les plages uruguayennes, le touriste argentin n’est pas au rendez-vous. L’élection du péroniste Alberto Fernández avait entraîné une baisse des réservations ; ses premières mesures économiques, incluant une taxe de 30% sur l’achat de devises étrangères, ont renforcé l’absence des cousins du sud-ouest.

Les Argentins sont de loin les premiers touristes étrangers en Uruguay, avec 1,3 million de visiteurs sur les neuf premiers mois de l’année 2019, et une dépense moyenne de cent dollars par personne et par jour. Les Brésiliens sont seconds, avec seulement 330 000 touristes.

Que faire pour motiver les voisins argentins à retrouver le chemin des stations balnéaires uruguayennes ? Les opérateurs de tourisme du pays et jusqu’à la Banque Centrale d’Uruguay ont remis sur le devant de la scène une option pour esquiver la taxe : les cartes prépayées. Pas moins de deux journaux nationaux argentins en font la promotion aujourd’hui, La Nación et Clarín - avec un article sponsorisé par Turismo Uruguay pour le second.

Le fonctionnement est simple, nous explique-t-on : il s’agit de se doter d’une carte (le programme Midinero, adossé à MasterCard, est gratuit), de la charger du montant de son choix – en pesos argentins selon La Nación, en pesos uruguayens ou en dollars selon Clarín, donc je ne vois pas bien le bénéfice mais j’ai dû rater quelque chose) et de l’utiliser ensuite dans tous les points de vente agréés.

Destinées à des touristes étrangers, ces cartes intègrent immédiatement la restitution d’une partie de la TVA uruguayenne, soit 9% dans les bars et restaurants et 4% dans les commerces (“cadeau” du gouvernement uruguayen pour soutenir le tourisme) ; et dans une bande de 20 km le long des frontières avec l’Argentine et le Brésil, les stations-services adhérentes proposent même une réduction de 24% sur le prix du carburant.

La taxe sur l’achat de devises et particulièrement le dollar, connue comme “dollar touriste”, n’est pas une nouveauté pour le secteur touristique uruguayen : elle a été en vigueur de 2012 à 2015 – mais pas au-delà de 25%-, sous l’autre Fernández, Cristina F. de Kirchner.

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