Celui-ci est constitué de deux grandes maisons contiguës et évoque l’histoire de la ville sur 3 périodes : précolombienne, coloniale et moderne. Des expositions temporaires et un rappel de la période où l’édifice abritait un hôpital complètent le tableau.

Les salles historiques possèdent peu de pièces. Ainsi dans la première on peut s’extasier (mais ça n’est pas non plus une obligation) sur une fraise de dentiste du XXè siècle, un mortier et son pilon assorti, une balance et un microscope. La muséographie est très accessible à tout public, entendez par là un peu gnan-gnan. On est très porté sur la reconstitution de huttes, de bouts de forêt, de villages, d’intérieurs de maison ; avec des mannequins grandeur nature ou de petits personnages de bois peint.

Quelques pièces d’époque (je vous assure, celle-ci descend des Croisés par les fenêtres et l’antiquaire me l’a vendue très cher…) semblent présenter un intérêt. Je dis bien semblent, parce qu’aucune information ne nous permettrait d’en juger. A l'exclusion de la présentation introductive à chaque salle, on est bien en peine d’en apprendre davantage tout seul.
D’autres pièces d’époque ne présentent aucun intérêt, même sans le papier. Ainsi la reconstitution de l’atelier du peintre baroque Miguel de Santiago, à côté d’une reproduction (oui, que du toc) de son Saint Augustin apparaissant au duc de Mantoue, lequel présente de grossières erreurs de perspective. Et c’est pas parce qu’on a rajouté laborieusement un talus pour « poser » le duc que sa génuflexion dans le vide est plus naturelle.
Si tout mérite d’être regardé, pas forcément longtemps, ni forcément avec componction (évitez de rigoler trop franchement tout de même, les Quiteños sont fiers de leur musée) deux points méritent bien les 3 dollars d’entrée adulte (contrairement à ce qu’on peut lire sur certains sites internet, NON l’entrée n’est pas plus chère pour les étrangers). Un, le triptyque de Jaime Zapata sur la découverte de l’Amérique par les Espagnols : La traversée – La rencontre – La spoliation. Rien n’indique qu’il s’agirait de reproductions. Si ce sont bien les originaux, il est navrant de constater qu’ils n’ont pas eu droit à une meilleure place que l’escalier qui mène du patio à l’étage : dans cet espace ouvert à tous les vents, mal éclairé, les toiles accrochées trop haut ne sont vraiment pas mises en valeur.
Et deux, les bâtiments et les vues qu’ils offrent. Les maisons, gentiment restaurées, sont jolies et les patios très agréables. Ne pas rater le patio contemporain (on y accède par le patio moderne, celui qui est arboré). Il a presque intégralement minéralisé l’ancien potager de l’hôpital. Une plate-bande témoin et une surprenante accumulation de cubes de plexiglas ornés de représentations de plantes sont censées porter le souvenir de cette époque. Depuis ce patio, on a une vue très dégagée sur l’est et sur le sud ; c’est également par là que l’on accède à la dernière salle d’exposition temporaire, souvent oubliée par les visiteurs.
