Moeurs familiales de la grenouille "blue-jean"

10/24/2011, 3:32:34 PM dans Amérique

Les vacances approchent, oublions politique et économie le temps d'un billet pour nous intéresser à la biologie... La Nación se fait l'écho du travail de recherche d'une jeune biologiste américaine sur les moeurs de la grenouille en jeans (à cause de ses pattes arrière bleues). Quelle veinarde, cette doctorante: 4 ans de recherches au Costa Rica.... je suis envieuse.

La grenouille en jeans est un petit amphibien de 2.5 cm de long, qui vit dans les feuilles mortes des forêts tropicales humides et ponds ses oeufs dans les flaques d'eau retenues par les broméliacées. Comme il n'y a dans cette eau aucune matière nutritive, la mère revient alimenter le têtard tous les deux jours avec des oeufs infertiles jusqu'à sa transformation à l'âge de six semaines.

Jennifer Stynoski a pu démontrer que la femelle revient là où elle a pondu pour alimenter les têtards présents, même lorsqu'ils sont les petits d'une autre grenouille - pour cela, Stynoski a changé de "mare" certains têtards. Elle a également pu observer qu'à l'approche d'une grenouille de leur espèce, les têtards qui ont faim se manifestent en frétillant et en nageant, alors qu'à l'approche d'un prédateur ils s'immobilisent. Ils ne bougent pas non plus lorsqu'ils n'ont pas faim. Malignes, ces petites bêtes, qui reconnaîtraient des nourrices potentielles à la vue, au contact physique et à l'interaction chimique.

Au cours de ses recherches, Jennifer Stynoski a fait une autre découverte. Alors que l'on croyait les têtards de blue jean sans défense, elle a constaté que ceux-ci ont les mêmes défenses chimiques que les adultes (faut pas toucher). Mais quand les adultes renforcent ce caractère venimeux en mangeant des fourmis et des acariens, les têtards ne s'alimentent que des oeufs infertiles. Ceux-ci seraient donc vecteurs de la défense chimique.

Je vous autorise à ne pas vous y intéresser. Le prochain billet portera sur de la géopolitique...

Photo: une grenouille blue-jean dans la réserve biologique de Tirimbina, Sarapiquí