Les appartements ruches de Haibu : de l'enfumage ?

2/23/2020, 9:00:00 AM dans Espagne

Dix-huit mois après le buzz médiatique international sur l'ouverture d'appartements-ruches à Barcelone, l'annonce de nouvelles ruches à Madrid a provoqué la rupture entre le porteur de projet et l'administrateur de l'entreprise. Celui-ci tient un tout autre discours.

L’annonce de l’ouverture de ruches madrilènes fâche Eduardo Jausi, ami de longue date d'Olivé, et administrateur unique de l'entreprise Haibu (qui avait fini par être créée officiellement). Il lui reproche d’agir sans autorisation au nom de l’entreprise. Et il décide donc de confier à El País les dessous de l'affaire.

Narcissique, agressif, menteur compulsif, escroc : le portrait qu'il fait d'Olivé est peu flatteur. Des investisseurs, il y en a eu, dit-il ; mais ils sont repartis effrayés par la personnalité du porteur de projet (il faut bien reconnaître que sous-entendre qu'on enverra au maire de Madrid des amis russes si les appartements-ruches ne sont pas régularisés rapidement, ça fait plus mafia que Silicon Valley).

En conséquence de quoi, il y aurait en tout et pour tout deux ruches, financées par des amis d'Olivé et qui n'accueillent que treize personnes. Ennuyeux quand on sait qu'un candidat "rucheur" doit débourser 300€ pour prouver son intérêt réel pour une cabine.

A qui se fier, ma bonne dame

Mais dans quelle mesure peut-on faire confiance aux déclarations de Jausi ? Il a été comptable dans l’entreprise Special Events, l'une des entreprises dirigées par Francisco Correa, dit Don Vito, le leader de la trame de financement illégal du Parti Populaire connue comme affaire Gürtel. Et à ce titre, il est mis en examen dans l'un des volets du dossier.

Jausi, qui préfère désormais utiliser le pseudonyme de Eddie Wattenwil, se dit victime, comme des dizaines d’autres employés de Correa. La justice tâche toujours d’y voir plus clair, plus de 10 ans après l’ouverture de l’enquête.

Le coup de comm' de trop

Toujours prolixe et enthousiaste, Marc Olivé communique également sur une collaboration gagnant-gagnant avec Walmart, images (de synthèse) à l'appui. Il s'agit d'installer des ruches sur piliers au-dessus des parkings du distributeur, lui procurant en retour des clients quasi captifs.

A ceci près que Walmart n'est au courant de rien, mais que désormais son service juridique va s'intéresser de près aux ruches de Haibu - mais sous l'angle de l'utilisation indue du nom et de la marque de l'entreprise.