Rafael Correa l'a annoncé hier: le blocage des camions de son pays, dans un bloc censé faciliter la libre circulation des marchandises, ça commence à bien faire. Et si ses partenaires de la CAN ne réagissent pas à la violation des accords par des Colombiens, son pays quittera la CAN d'ici la fin de l'année, et toc.
Il faut dire que les routiers colombiens sont tout à fait favorables à la libre circulation des marchandises étrangères dans leur pays, mais à la condition de les conduire eux-mêmes. Depuis 10 jours, ils ont lancé une grève à durée indéterminée et bloquent en outre à la frontière les camions en provenance du Venezuela, du Pérou et d'Equateur. Ils dénoncent la destruction d'emplois - de conducteurs, de manoeuvres etc - qu'implique l'acheminement des marchandises jusqu'à leur point de livraison, et demandent à ce que les remorques soient détachées à la frontière pour être prises en charge par des routiers nationaux.
De toute évidence, les notions de libre circulation, de gain de temps et d'économie d'argent ne les concernent pas. Ils veulent défendre l'emploi national et ce ne sont pas des accords internationaux qui vont les impressionner.
Comme quoi, la démondialisation est en marche...
NB. Le bloc, à sa création en 1969, était le Pacte Andin, et comprenait le Chili, qui l'a quitté en 1976. Le Venezuela pour sa part est devenu pays membre en 1973. Le Pacte Andin est devenu la CAN en 1996, dans une tentative pour le relancer.