Le principal syndicat du pays, qui regroupe les travailleurs de la construction "et similaires" sous l'appellation Suntracks, a annoncé hier la poursuite du mouvement de grève initié lundi. La revendication essentielle porte sur un rééquilibrage des salaires des ouvriers panaméens qui, en vertu de la convention collective de 1980, s'élèvent à 2.90 dollars de l'heure. C'est sur cette convention jamais révisée depuis que l'accord d'élargissement du canal a été signé par le consortium hispano-iltalien GUPC - mené par Sacyr Vallehermoso - qui a emporté l'appel d'offres en 2009. Mais ce montant ne permet plus ajourd'hui de couvrir les dépenses d'une famille. Les travailleurs réclament aussi le paiement de leurs heures supplémentaires et des jours fériés travaillés, ce à quoi le consortium s'est engagé en argumentant une erreur due à un changement de logiciel. Ils veulent également que de meilleures mesures de sécurité et le départ de ceux des contremaîtres - européens - qui les traitent mal.
La convention de 1980 est spécifique aux ouvriers de la zone du canal - restituée par les Etats-Unis au Panama le 31 décembre 1999 - et sa validité court jusqu'en 2013.
Les près de six mille travailleurs panaméens suivant le mouvement, il ne reste que les 244 étrangers pour avancer le travail. Et le consortium GUPC, qui fait la sourde oreille depuis près d'un an à ces revendications, est cette fois bien embêté: si le mouvement de grève se poursuit, les travaux - le troisième jeu d'écluses - risquent de ne pas être livrés à temps, ce qui entraînerait de copieuses indemnités de retard.
Apparemment, pas au point de revenir plus cher que de payer décemment les ouvriers.