Crise espagnole: la prochaine victime sera l'université

3/1/2012, 9:08:46 AM dans Espagne

En ce moment le slogan de la vie espagnole pourrait être: aujourd'hui moins bien qu'hier et bien mieux que demain. Je ne leur donne pas deux mois pour ressembler à la Grèce.

Alors que Mariano Rajoy se présente à Bruxelles en ayant allumé un certain nombre de cierges à Sainte Rita, patronne des cas désespérés en espérant que la Commission ne l'obligera pas comme annoncé à réduire le déficit de 40 milliards d'euros cette année - un tiers du budget des Communautés Autonomes -, les éléphants du Parti Populaire sonnent le tocsin. Il n'y a plus moyen de faire des coupes budgétaires, ont-ils informé la Moncloa, sans mettre dans la rues les Espagnols qui n'y sont pas encore.

La seule solution, si l'Union Européenne maintient ses exigences, c'est de coordonner les restrictions, et de les faire annoncer par le gouvernement central. Et la principale marge de manoeuvre, c'est le financement des universités. Une des options consiste à laisser les universités financer seules leurs masters, d'une façon ou d'une autre. C'est ce qu'a déjà proposé Esperanza Aguirre, présidente de la Communauté Autonome de Madrid. A l'attention des étudiants français qui me lisent, l'inscription dans un master universitaire "officiel" (public) coûte environ 1.200€. Une autre option serait de faire payer aux étudiants des services additionnels. Toutes solutions qui auront probablement pour effet d'augmenter les droits d'inscription...

Dans la Communauté la plus mal en point, celle de Valence - qui frôle la banqueroute depuis plusieurs mois, et dont Standard & Poors a baissé la note de BBB- à BB il y a deux jours, ce qui l'empêche désormais de se financer sur les marchés - on annonce déjà la couleur: 375 professeurs associés travaillant à l'université - un professeur associé, c'est un maître de conférences en CDD - ne seront pas renouvelés. L'optimisation des ressources, selon la terminologie officielle, se fera en supprimant 10% des groupes de TD.

Les étudiants qui manifestent depuis plus d'une semaine ne sont pas près de reprendre le chemin des salles de cours...