Au début du conflit, le président français François Mitterrand avait marqué sa solidarité envers la politique du gouvernement de Sa Gracieuse Majesté en décrétant un embargo sur les ventes d'armes françaises à l'Argentine. Las, Dassault avait pour lors déjà vendu à la junte militaire - on ne soulignera jamais assez combien les dictatures sont de bonnes clientes - cinq missiles Exocet. Et une équipe technique sur place, présente à l'insu du plein gré de tout le monde, s'occupait de pallier un problème affectant les lanceurs: trois missiles avaient fait long feu. Grâce à cette intervention, les deux derniers purent toucher leurs cibles, respectivement le HMS Sheffield et l'Atlantic Conveyor, au cours du mois de mai 1982. Bilan: trente-deux morts.
Les acteurs de l'époque, interrogés par la BBC, n'ont pu donner d'explications à cette intervention de SAV qui violait une décision politique de premier rang. Dassault indique ne pas pouvoir confirmer, trente ans après - des archives? oh ben non, sûrement pas...- que le feu vert ait été donné. Au ministère de la Défense, on ignorait la présence d'une équipe technique française sur le sol argentin; mais celle-ci est qualifiée d'inexcusable. Ce qui ne mange pas de pain. La DGSE était au courant, par contre, ça alors: un des membres de l'équipe était une taupe. Les Britanniques eux-mêmes étaient informés de la présence de techniciens - ayons une pensée pour Charles Hernu qui ne devait pas avoir les bons collaborateurs ou les bons téléphones, rayez la mention inutile - mais pas de la nature de leur intervention. Qui ne les étonne pas pour autant: les Français, lâche sir John Nott, ont toujours agi avec duplicité.
T'as le bonjour de la perfide Albion.