Ce qui a l'air à peu près sûr, c'est qu'hier après-midi (localement), le Groupe de Recherche de Cas Spéciaux (les brigades-choc boliviennes) a trouvé dans un garage du centre de la ville deux tonnes de quelque chose, on nous annonce de l'uranium mêlé à du "tantanio" (ce qui me chagrine un peu car même Wikipédia ne connaît pas ce terme, c'est dire), et quatre personnes ont été arrêtées. Le ministre de l'Intérieur a annoncé que la valeur marchande de l'uranium était estimé à cinq millions de dollars, d'après Los Tiempos qui se réfère à l'agence de presse ANF. Je précise, parce que pour La Razón, autre journal national, il y en a pour cinquante millions.
Je reviens à Los Tiempos: selon le rapport préliminaire le chargement venait du Brésil et allait au Chili. Je présume que l'expéditeur a laissé son nom et son adresse sur le colis? Le commandant Eddy Torrez (commandant de quoi, on ne saura pas) a précisé - selon la même source - que cette intervention était le résultat de deux mois de travail pour éviter une possible "transaction de vente d'uranium".
Moyennant quoi, à vue de nez, l'aspect rocheux de la chose fait dire au professeur de géophysique José Tellería qu'il ne s'agit pas d'uranium pur mais plus probablement de "yellow cake". D'après Wikipédia, le yellow cake, c'est de la poudre jaune. Le service national de géologie (Sergeotecmin, à vos souhaits) et l'Institut Technologique Nucléaire doivent analyser la trouvaille et donner sa composition d'ici vingt-quatre heures, mais le ministre a déjà pu rassurer la population en ces termes: "Les études effectuées au cours de l'après-midi rendent compte qu'il ne s'agit pas d'une onde expansive de matériel radioactif qui mettrait en danger la santé de la population." Une onde expansive, moi je voyais ça en cas d'explosion, mais 1) je n'y connais rien et 2) je ne suis pas ministre, encore que j'ai bien l'impression que l'un n'empêche pas l'autre. En même temps, qui aurait jamais pensé à une alerte nucléaire en Bolivie, je me le demande bien, en tout cas pas moi.
Je nous résume donc: on a trouvé un truc à La Paz, ça pèse lourd, on ne sait pas ce que c'est mais si c'était de l'uranium on causerait de nous dis donc, on va dire que c'est ça pis on verra après.
Au passage, si ce n'était pas de l'uranium, est-ce que Morales démissionnerait le ministre de l'Intérieur pour avoir menti, comme son collègue de l'Environnement récemment?