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Tout le monde est rassuré - mais le monde a-t-il vraiment été inquiet? - car les analyses ont parlé: les deux tonnes de cailloux retrouvés dans des sacs plastiques blancs et roses dans un quartier sélect de La Paz n'ont mis la vie des Paceños en péril à aucun moment.
De fait, la précieuse cargaison, estimée par le ministre à près de cinquante millions de dollars (apparemment, c'était celui-là et pas cinq millions le bon chiffre) est finalement de la vulgaire tantalite: du caillou, comportant du tantalum (là aussi on progresse, hier le nom était mal orthographié), un métal utilisé dans la fabrication des appareils électroniques, et des traces d'uranium mais c'est bien pour vous faire plaisir.
Le RAID local a donc passé plus d'un mois et demi à traquer de dangereux trafiquants qui passaient des petites annonces pour vendre du "yellow cake", du minerai d'uranium à nettoyer et enrichir, pour mettre la main sur une arnaque et un rapport de laboratoire de 2011 qui attestait (de manière fausse, donc) de la composition desdits blocs rocheux, promettant un taux de dioxyde d'uranium de 72,3%. Lequel UO2 est effectivement utilisé comme combustible nucléaire, mais pour que le plan soit crédible il aurait fallu l'emballer un peu plus professionnellement que ça.
Les quatre dangereux minéralogistes interpellés hier sont toujours détenus, ce qui laisse espérer des explications, notamment sur l'origine du minerai et sur les clients potentiels.
En attendant, on n'entend pas beaucoup le président Morales et c'est bien dommage.