Il l'avait annoncé: les salaires des gouvernants sont trop élevés. Pour ceux qui appartiennent à son parti, le Mouvement de Participation Populaire (MPP), la part maximale qui leur reviendra sera de 1.500 dollars. Le reste de leurs émoluments sera reversé au parti qui abondera un fonds d'aide sociale. Dans le cas personnel du président, c'est donc 87% de sa rétribution qui passera dans cette honorable mission d'aide sociale.
Mais la volonté d'austérité de Mujica ne s'arrête pas là. Il va faire vendre la résidence présidentielle de Punta del Este, la première station balnéaire du pays, et rester vivre chez lui dans la banlieue de Montevideo au lieu d'occuper le palais présidentiel, ce qui devrait revenir moins cher au pays.
Les ministres sont priés de s'équiper 'local' pour leur voiture de fonction: sont autorisées les marques Volkswagen et Chevrolet, dont des usines sont implantées en Uruguay. Les voitures nord-américaines ou asiatiques, ainsi que les grosses cylindrées, sont désormais bannies.
Et cerise sur le gâteau, pour ne pas grever le budget de l'Etat, le nouveau président avait prévu de faire financer sa prise de fonctions par les entreprises privées du pays. Et toute la gauche s'est étranglée, à commencer par le prédécesseur de Mujica, Tabaré Vázquez, qui a mis son véto car plusieurs de ces entreprises sont bénéficiaires de contrats dudit Etat. Le coordinateur des syndicats des travailleurs, Juan Castillo, accuse pour sa part Mujica de vouloir privatiser l'acte consitutionnel.
Les 15.000 dollars donnés par 10 grosses entreprises du pays financeront donc seulement le spectacle artistique donné à l'issue de la cérémonie de prise de fonctions. Et Mujica bougonne qu'un président ne va pas se vendre pour 15.000 dollars.
Plus sur BBC Mundo.