Un procureur chasse l'autre

5/15/2009, 4:52:00 PM dans Amérique

Au Guatemala, l'affaire Rosenberg secoue le pouvoir en place. Après le scandale soulevé par le présence du procureur général de l'Etat, à une heure matutinale, dans le bureau privé du président, on apprend les liens qu'entretient avec des membres du gouvernement la procureure (l'équivalent du juge d'instruction) en charge du dossier.

Personne ne s'en était rendu compte, mais Claudia Muñoz, chargée d'instruire l'enquête sur l'assassinat de l'avocat Rodrigo Rosenberg, a des liens familiaux indirects avec des proches du président. Sa fille est la compagne du secrétaire d'Etat à la Communication et porte-parole du gouvernement, Fernando Barillas. Claudia Muñoz avait alors déjà tenu une réunion avec Barillas et le secrétaire particulier du président, Gustavo Alejos, également mis en cause par Rosenberg.

C'est l'opposition parlementaire qui a levé le lièvre. Le cas a alors été retiré à la procureure.

Tous les partis d'opposition appellent à la démission du président. Le plus virulent est Otto Pérez Molina, leader du Parti Patriote et candidat malheureux au second tour. Général en retraite, signataire des accords de paix de 1996 au nom de l'armée, Pérez Molina avait axé son programme sur une répression féroce de la criminalité: 'Mano dura', promettant le rétablissement de la peine de mort. D'après Rigoberta Menchú, il se serait rendu coupable de crimes contre l'humanité pendant la guerre civile.

L'ONU s'est manifestée par le biais de la Commission Internationale Contre l'Impunité au Guatemala (CICIG), qui prendra part à l'enquête - le président Alvaro Colom l'avait lui-même demandé. Le journaliste qui a filmé le témoignage de Rodrigo Rosenberg a été entendu.