La République Dominicaine cherche à se protéger d'un afflux de réfugiés haïtiens. C'est pourquoi, deux jours après le séisme, elle refuse toujours l'entrée aux personnes non munies de visa, même si elle laisse circuler les secours. Le président a tout de même autorisé l'entrée des blessés graves et ordonné l'ouverture des hôpitaux proches de la frontière.
Ce petit pays de 10 millions d'habitants, plus éloigné de l'épicentre, a été assez peu touché et toutes ses infrastructures sont en place. Elle peut servir de tête de pont à l'aide qui, côté haïtien, ne peut être distribuée faute de carburant, de routes, de logistique.
Mais pour sa voisine aussi, la pauvreté d'Haïti est un problème. Pour une population sensiblement de la même importance, le revenu du pays hispanophone est 7 fois supérieur au pays francophone. Des Haïtiens sont régulièrement interpelés et rapatriés, activité qui a cessé provisoirement. Mais la surveillance a été renforcée alors que se tenait un marché binational, comme tous les lundis et vendredis. Des milliers d'Haïtiens y ont acheté des vivres et de l'eau, après avoir pour certains s'être procuré de l'argent en vendant les biens qu'ils ont pu sauver du séisme.
Peut-être serait-il plus efficace d'accueillir une partie de la population sur le sol dominicain. La difficulté étant de garantir que les réfugiés regagnent leur pays quand on le leur demandera. Si l'aide qui arrive à Port-au-Prince ne sort que difficilement de l'aéroport, faire l'effort d'aider la République Dominicaine à aider Haïti ne serait-il pas plus économe en vies humaines?