Si vous avez suivi le chapitre précédent, vous savez que les stations de TransMilenio sont dotées de portes vitrées coulissantes qui ne s'ouvrent que quand le bus est en face.
Mais ça, c'est le principe. J'avais déjà constaté que parfois le bus ne s'arrêtait pas pile en face, voire que les portes ne s'ouvraient qu'à moitié; ce qui ne simplifie pas les montées et descentes des flots de passagers. Mais depuis deux jours j'ai observé un autre phénomène rigolo: les portes de la station ne s'ouvrent pas du tout. Ce qui permet aux passagers descendant de s'entasser sur l'étroite plateforme-marchepied, d'environ 30 cm de large et qui court tout le long de la station (avec des barrières en travers régulièrement, là, pas compris). C'est à peine dangereux, vous en conviendrez.
Leur calvaire s'achève lorsque quelqu'un dans la station réagit (ou veut monter dans le bus) et actionne l'ouverture de secours. Après quoi les portes restent ouvertes, normal.
Vous ai-je dit aussi que parfois, les chauffeurs de bus se prennent pour Montoya, autre orgueil national? Certains adorent faire la course sur leurs voies réservées, lesquelles sont un peu moins affaissées que le reste des chaussées mais pas tellement moins. Ce qui permet aux bus articulés de prendre des poses artistiques (museau et cul en l'air, accordéon frottant le sol) et aux passagers de travailler leurs muscles en s'efforçant de conserver une position à peu près décente.
Autre grand jeu entre les chauffeurs: arriver le plus vite possible sur la file de droite et se rabattre à gauche sur la station. Sensation garantie. Et puis parfois l'arrivage est un peu moins bien géré, ça fait une station endommagée et 23 blessés, comme la semaine dernière.
Mais sinon, c'est rigolo. Enfin, quand c'est pas bondé.
Breaking news 14/03: Aujourd'hui, ce sont 3 bus qui se sont ramponnés! 81 blessés. Aux suivants.