Délit de panique financière

5/15/2009, 9:56:00 PM dans Billets d'humeur

En France, quand on reçoit un sms idiot où il est question de faire dérailler un train, on finit en garde en vue. Au Guatemala, c'est presque pareil: quand on envoie sur Twitter 'Primera acción real ‘sacar el pisto de Banrural’ Quebrar al banco de los corruptos' (couler la banque des corrompus, Banrural étant la banque mise en cause dans l'affaire de corruption mise en lumière par l'affaire Rosenberg), on est accusé de 'délit de panique financière' et on finit devant le tribunal.

Juan Ramsés Anleu Fernández, 30 ans, en a fait les frais: arrêté, logement fouillé, ordinateur saisi. Le décret 64-2008 (c'est donc de l'an dernier que ça date, demandez-vous pourquoi) qui instaure ce délit au nom poétique ayant été violé, le contrevenant s'est vu signifier son arrestation et la caution pour sa mise en liberté en attendant sa comparution a été fixée à 50.000 quetzals (la monnaie locale), soit près de 5.000€ (4.902 au cours d'aujourd'hui). Bon, c'est vrai, c'est beaucoup plus d'un mois de salaire brut de quelqu'un qui gagne bien sa vie, genre directeur commercial. Et alors? Un dicton local dit ir de Guatemala a Guatepeor. Un sorte de 'tomber de Charybde en Scylla', avec jeu de mot en prime (guate-mala, guate-peor, au cas où vous l'auriez raté). Là, il y est. Vous noterez au passage le slogan de Banrural.