De la popularité des présidents

6/17/2009, 8:48:00 PM dans Amérique

La cote de popularité du président paraguayen Fernando Lugo est en chute. Il doit envier ses homologues Luis Inacio Lula da Silva et Michelle Bachelet, qui atteignent des sommets... et la fin de leur mandat.

La vie est mal partagée, ou peut-être les sondés sont-ils plus favorables à un futur ex-président qu'à un président en place encore quelques années. Toujours est-il que Fernando Lugo, qui a pris ses fonctions le 15 août 2008, voit sa popularité sombrer: de 93% de bonnes opinions à son arrivée, il est descendu à 54, tandis que les mécontents sont maintenant 40% des interrogés contre 2.4% au début du mandat.

Cette chute conséquente est due, nous dit ABC (qui n'aime pas Lugo), au manque de résultats du nouveau pouvoir, aux promesses électorales qui tardent à se mettre en oeuvre, et à sa stratégie de repeuplement du pays (-18% à sa première reconnaissance de paternité!).

Pendant ce temps, Lula, à qui la Constitution brésilienne interdit une nouvelle candidature (pas plus de deux mandats) atteint des sommets: +2% en juin à... 80%. Il ne doit pas faire des envieux qu'au Paraguay. Un peu moins brillant pour Bachelet au Chili: 69% seulement de bonnes opinions, mais c'est la fin de son premier mandat. Au Chili, un président ne peut pas se succéder à lui-même; en revanche il peut se représenter, ce que cherche à faire Eduardo Frei, chef d'Etat de 1994 à 2000, quand le mandat présidentiel était encore de 6 ans. Des voix s'élèvent pour proposer l'adoption d'une nouvelle Constitution, plutôt que des réformes mineures à l'actuelle, promulguée en 1980 sous la dictature d'Augusto Pinochet.

Ce sont toujours les meilleurs qui s'en vont les premiers, semblent dire les enquêtes d'opinions, et ce n'est pas de Pinochet que je parle!