Chávez sera toujours Chávez...

5/26/2009, 7:08:00 PM dans Amérique

... mais en mieux! En ce joli mois de mai, c'est un festival qu'il vient de faire. Promotion d'un nouveau modèle de téléphone, nationalisations, menaces contre les médias, et pour finir un challenge: battre son propre record, actuellement de 8 heures et 15 minutes, dans un Aló Presidente exceptionnel qui durera 4 jours, du jeudi 28 au dimanche 31 mai! Prétexte: célébrer por todo lo alto le 10ème anniversaire de cette émission. (Je ne sais pas qui est l'auteur de la photo mais elle m'enchante).

Période chargée pour Hugo Chávez, mais il en a l'habitude et on a même l'impression qu'il accélère le rythme. Récemment, il promouvait le Vergatario: technologie chinoise, assemblage vénézuélien, ce téléphone, dont Chávez a inventé le nom, est un bijou de technologie dont l'initiateur de la Révolution bolivarienne rêve d'arroser l'Amérique latine. Arroser est d'ailleurs le mot juste puisque Vergatario, quoique désignant familièrement quelque chose de génial, est construit sur verga, la verge ou le pénis. Le marketing bolivarien ne recule devant aucun sacrifice.

Dans la foulée, Chávez a nationalisé plusieurs entreprises sidérurgiques étrangères, dans l'optique de créer un pôle national dans ce secteur. Cela n'a pas particulièrement réjoui ses amis argentins, l'une des aciéries, SIDOR, 15.000 travailleurs, étant détenue par l'argentino-italienne Techint. Les industriels argentins exigent donc de la présidente Cristina Fernández qu'elle bloque l'entrée du Vénézuela dans le Mercosur en représailles.

Et puis Chávez s'en est pris aux médias privés, qu'il accuse de manipuler ses concitoyens. La menace est forte: ne pas renouveler leur licence, comme il l'a fait en mai 2007 pour Radio Caracas Televisión (RCTV), entraînant des manifestations étudiantes massives. Pour le moment, c'est Globovisión qui se trouve en première ligne; et les étudiants mettent déjà le président en garde contre la tentation de l'interdire. Ambiance!

Par là-dessus il décide de racheter le Banco de Venezuela au Banco Santander qui en détient 96% du capital. Le rachat serait effectif dès le 3 juillet mais le paiement des 761 millions d'euros serait finalisé en décembre 2009.

Mais si en France tout finit par des chansons, au Vénézuela de Chávez tout finit par un Aló Presidente. Ne ratez pas le spécial 4 jours non stop (même l'AFP répercute l'information, tout arrive), et vive la télé à la Chávez! (et merci aux médias canadiens francophones qui s'intéressent à l'Amérique latine, eux...)