Cancún sans sable

12/30/2009, 6:49:00 PM dans Amérique

En 2005, l'ouragan Wilma a passé 60 heures sur la station balnéaire mondialement connue. Depuis lors, les plages, longues de 30 kilomètres, sont régulièrement emportées par la mer. Et reconstituées par l'homme, artificiellement.

La station balnéaire de Cancún, destination touristique s'il en est, lutte pour sa survie. Créée il y a moins de 40 ans, elle est aujourd'hui l'une des principales sources de revenus du Mexique et le premier employeur de l'état de Quintana Roo. A ses 800.000 habitants viennent s'ajouter chaque années 60.000 personnes attirées par la perspective d'un emploi.

Mais la récurrence des ouragans est en train de modifier l'aspect des côtes. Wilma, en 2005, Ida, en 2009, ont emporté une grande partie du sable. Pour assurer aux touristes le sable blanc qu'ils viennent chercher, et surtout pour garantir aux 130 hôtels les clients qui les font vivre, on va extraire du sable au nord de l'île de Cozumel, à 40 km de Cancún. Il y a d'ailleurs un groupe Facebook 'No a la extracción de arena en Cozumel', avis aux amateurs. 2.7 millions de mètres cubes ont été déversés en 2006, et emportés par les marées. Cette année, un million de mètres cubes avait été apporté début décembre, le chiffre devrait s'élever à 6 millions pour février 2010. Le coût de l'opération est estimé à 75 millions de dollars, à mettre en balance avec les emplois locaux.

Mais la question est loin d'être réglée. D'abord, parce que les grands hôtels essayent de retenir 'leur' sable, provoquant des conflits avec les concurrents. Ensuite, parce que cette version sablonneuse du tonneau des Danaïdes n'est pas durable. Quand on aura épuisé le sable de Cozumel - qui vit aussi du tourisme!-, il faudra aller le chercher ailleurs. Des voix s'élèvent pour s'inquiéter de l'impact environnemental et souligner que Cancún, construite sur les dunes, sera de toute façon difficile à sauver dans un contexte probable de montée du niveau de la mer.

Et les Shadoks pompaient...

Ils pompaient dans El Mundo,

Ils pompaient dans BBC Mundo (en video).