Repartir de Villa de Leyva

4/22/2011, 9:34:00 PM dans Colombie 2011

A un moment, il faut bien revenir à Bogota, notamment pour ceux qui prennent leur avion samedi les veinards les malheureux dont les vacances s'achèvent (ou presque), et en période hivernale ça peut être rock'n roll. Donc un beau matin, descendant de cheval, nous nous en fûmes à la gare routière prendre le bus de 11h pour La Paz, non loin de Zipaquira.

Zipaquira, c'est un bête bled avec une 'cathédrale de sel' - parce qu'une fois que la mine a été vide, y'en a un qui a dû se dire ben mince, qu'est-ce qu'on pourrait faire d'une grande caverne comme ça? Curieusement personne n'a pensé à une décharge, une discothèque ou un centre de stockage de déchets nucléaires, et ils se sont dit: une CA-THE-DRA-LE!! C'est ça que ça va être bien, ça va faire venir du monde, on va vendre des chapelets et des statues à remplir de sel et on va s'en mettre plein les fouilles. Et que tellement qu'il y a de monde à venir (?) ils ont dû faire une réplique de ladite cathédrale à côté façon Lascaux 2.

Bon pour les souvenirs j'extrapole, parce qu'on n'y est pas allés, finalement, à Zipaquira.

Parce que quand on est arrivés à la gare routière on nous a dit: route coupée. On aurait dû s'y attendre, notez bien, la veille déjà c'était compliqué pour sortir du territoire de la commune: inondations dans les creux, éboulements dans les monts, T-Rex échappés dans les milieux, recule de trois cases et passe 2 tours. Tiens, un jeu de plateau sur 'quitter la vallée des dinos', il y a un concept. On pourrait le vendre aux touristes bloqués pour occuper les heures d'attente.

Alternative (non parce qu'on avait du bol, il y avait des routes alternatives): Villa de Leyva-Tunja, Tunja-Briceño, Briceño-Zipaquira. Et là-dessus, on nous enfourne dans le premier bus en partance pour Tunja. Comme le chauffeur est joueur, il décide de prendre la route directe (voir carte), en même temps, ça aurait marché, personne ne lui aurait rien dit.

chemin-terre.JPG

Sauf que ça ne l'a pas fait: route coupée, éboulement, passage pour une moto mais pas plus. Qu'à cela ne tienne, on va prendre le petit chemin de terre, là, celui qui n'a la largeur que d'un 4x4 et qui surplombe le charmant ruisseau grossi par les pluies, lequel dégravoie les roches soutenant ledit chemin. Au bout de quoi, 100 mètres? évidemment, une voiture arrive en sens inverse. Enfin, plutôt un convoi, parce que la route est bloquée plus loin. Retour sur la route principale (en marche arrière, bien sûr, mais les passagers débarqués par sécurité...), pow-wow entre chauffeurs (à force, il y avait un certain nombre de véhicules dans ce tournant) doublé de nombreuses consultations téléphoniques, interview des conducteurs des rares véhicules passant en sens inverse (ici aussi, ça passe?), lobby des voyageurs sur le thème: moi je suis montée dans ce bus parce que je croyais qu'on passait par Arcabuco, repartons par Arcabuco.

Et nous voilà sur la route d'Arcabuco, ce qui implique de repasser par la case départ, il est midi, pause pipi ravitaillement, midi dix, et on repart. Arrivée Tunja 41 km plus loin selon Google, mais à la vitesse de l'escargot africain: deux heures, sans encombre majeur, juste le temps d'attendre qu'un Caterpillar dégage un éboulement qui déviait les eaux vers la route et les maisons en dessous. Par contre, j'aurais pas aimé habiter dans la vallée.

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Arrivés à Tunja, on avait renoncé à Zipaquira, et on est repartis directement pour Bogota.

[Crédits photos: Cédric Delaunay]

La carte (Google Maps]:

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