Musée National de Colombie. Ah...

2/6/2011, 8:56:00 PM dans Colombie 2011

J'ai visité aujourd'hui mon premier musée. Et tant qu'à faire, autant commencer par le Musée National, alléchée que j'étais par la promesse du 'Cabinet de Dessin et d'Art Graphique: 437 aquarelles, dessins, gravures...' (logo: wikimedia commons)

J'aurais dû me méfier: tout était dans les points de suspension. Entrée gratuite: 'free, free' s'acharne le gars à l'entrée, alors que je lui disais, censément dans sa langue: ah, je ne savais pas; c'est tous les dimanches? Bon, passons.

Il m'a fallu quelques salles pour comprendre que 'musée national', ça veut dire: musée de tout et n'importe quoi, éventuellement en rapport avec l'art, organisé pour parler de l'histoire de la Colombie. Je pense qu'ils gagneraient à le baptiser 'Musée Patriotique', ça aurait le mérite d'être clair pour tout le monde.

Direction donc le deuxième étage et le Cabinet, etc. Constat: on les cherche, les dessins, aquarelles et autres gravures!! Surtout des huiles représentant d'autres huiles, exécutées (pour certaines je suggère de les achever à la déchiqueteuse) par des artistes locaux et/ou anonymes mais surtout anonymes. Quelques lithographies, l'une ou l'autre aquarelle représentant des gens connus au XIXè et dont c'est là l'intérêt principal. Une queue de galerie intitulée 'Pirates des Caraïbes', on sent qu'il y en a un qui a suivi l'actualité, avec 3 cartes (françaises) et des reproductions. Précisions de vocabulaire: le pirate, le corsaire, le boucanier. Etique.

La galerie d'en face et dont je n'ai pas noté le nom expose des bondieuseries infâmes en argent massif et quelques beaux masques réalisés par des descendants d'Africains. On capitalise les objets notables...

Au 3ème étage, on débouche sur la Rotonde sponsorisée par Siemens et qui expose 7 toiles de Botero, une pas si mauvaise surprise somme toute, surtout si on compare au reste. (Je n'aime pas Botero, voilà. Ca m'est resté du lycée et des commentaires de peinture en cours d'espagnol.) En parlant de commentaires, finalement, on n'était pas si mauvais, au lycée.

Sur la droite, la galerie République de Colombie - 1886-1910 expose des canons, des fusils et des présidents (mais alors là, beaucoup). Au fond, quelques copies d'oeuvres européennes réalisées avec plus ou moins de bonheur par des peintres colombiens, et une copie de la statue Rebeca qui compte, ici (mais qui occupe habituellement une zone en pleins travaux!).

En face, Idéologies, Arts et Industrie 1910-1948. L'appellation est bizarre, mais même comme ça, pas moyen de couvrir tous les heu... thèmes? évoqués. Des peintures (de peintres ayant étudié en Europe ou aux Etats-Unis), des sculptures, des médailles, des cannes, des fourchettes (historiques: du temps de la Guerre de la banane). On se croirait dans les Rubriques à Brac de Gotlib et Goscinny, séquence: comment faire un musée typique dans un bled où y'a rien. A l'exception de quelques très bonnes caricatures de Ricardo Rendón (1894-1931), et qui à coup sûr retourneront dans les réserves à l'issue de leur période de 'pièce du mois', ce qui m'a le plus intéressée ont été les deux cellules conservées sur la gauche pour rappeler l'époque où le 'Panóptico' était une prison. Pour les instruments de torture, ils auraient pu se dispenser, mais bon.

Sur la gauche, pour en finir avec la chronologie, Modernités - 1948-1965 ou comment recaser plein d'objets provenant soit du grenier de Belle-Maman soit du marché aux puces pas loin. Des salles thématiques: la campagne, la vie quotidienne, la télévision, la littérature, la religion... avec des toiles qu'on y comprend rien et dont l'avantage, de ce fait, est qu'on peut les accrocher partout.

Histoire de ne pas mourir idiote, j'ai fait un saut dans les deux galeries du rez-de-chaussée: la salle d'archéologie (de bien belles brosses à dents et quelques squelettes de poisson...) et celle sur la Conquête, avec 3 maquettes de bateau, une tête d'évêque et là j'ai déclaré forfait.

Moralité: si vous voulez voir le Musée National, allez-y le dimanche, c'est gratuit, et à ce prix-là vous ne serez pas volés (et puis les sèche-mains sont très drôles). A noter que l'on vérifie le contenu de votre sac à l'entrée ET à la sortie, au cas où vous partiriez avec la grosse météorite du rez-de-chaussée ou une grande toile de maître roulée serrée.