Des méchants dans les jeux vidéos nord-américains

11/11/2010, 11:44:00 AM dans Amérique

Un tout nouveau jeu vidéo, Call of Duty: Blacks Ops fait hurler à La Havane. Une des missions consiste à tuer Fidel Castro pendant la guerre froide. Il y a deux ans, Mercenaries 2: World in Flames mettait en jeu l'invasion du Venezuela.

Gros battage autour de Call of Duty: Black Ops, sorti un peu partout ce mardi, et qui battrait déjà des records de vente. Je laisse les gamers commenter la qualité des images ou la finalisation à la truelle de la version pour PC, tout ça; je reviendrai juste sur la levée de boucliers que ce jeu a provoqué à Cuba. Des blogueurs officiels à Fidel Castro himself, tout le monde dénonce ce jeu par lequel les Etats-Unis cherchent à parvenir enfin à leur objectif suprême: la mort de Fidel (j'en rajoute un peu mais c'est l'idée générale). On se situe avant la crise des fusées en 1962, et je trouve Fidel Castro bien vieux sur les images. Même si on a évité son survêtement Nike préféré (quel anachronisme c'eût été!).

Ça me rappelle juste qu'il y a un peu plus de 2 ans, Mercenaries 2: World in Flames envahissait le Venezuela en passant par la Colombie. Ce serait totalement irréaliste aujourd'hui, bien sûr, puisque le nouveau président colombien Juan Manuel Santos a sacré le remuant Hugo Chávez comme 'son nouveau meilleur ami' (c'est l'ancien meilleur ami qui doit être vexé. Alvaro Uribe, peut-être?). Dans le jeu, il n'était bien sûr pas question de Chávez, mais le contexte énoncé par Pandemic (division de Electronic Arts) était le suivant: 'un tyran affamé de pouvoir utilise les ressources pétrolières du Venezuela et convertit le pays en zone de guerre'. Toute ressemblance, etc. etc.

Alors que là, pas plus tard qu'hier, avec un bon gun, on pouvait faire un doublé. (Attention: je n'appelle pas à la violence).

Je me demande bien pourquoi il n'y a jamais eu de jeu vidéo pour se débarrasser de Noriega, de Pinochet, de Stroessner, de Videla, de Banzer, et encore je ne vous cite là que quelques-uns des 170 diplômés de l'US Army School of Americas qui sont devenus dictateurs ou aides-dictateurs dans leurs pays. Curieux, vraiment.