Seulement dépassée en puissance par le barrage des Trois Gorges, en Chine, et la centrale hydroélectrique paraguayo-brésilienne d'Itaipú (14.000 mégawatts), la future centrale de Belo Monte permettra d'absorber l'augmentation de la demande (+5% par an) à partir de sa mise en service prévue pour 2014, dans un pays dont 90% de la production électrique est générée par les barrages.
Située sur un affluent du fleuve Xingú, elle engendrera le déplacement de 30.000 personnes et l'inondation de 500 kilomètres carrés. Pour les opposants - Indiens, groupes écologiques, récemment rejoints par la puissante Eglise catholique du Brésil - une partie de la ville d'Altamira, 100.000 habitants, pourrait être engloutie aussi.
Ce projet pharaonique, à l'étude depuis les années 1970, devrait coûter près de 8,6 milliards de dollars, dont 820 millions consacrés à compenser les conséquences sociales et environnementales. Il faudra déplacer autant de terre que pour le creusement du canal de Panama, de sinistre mémoire (5.600 ouvriers morts, dont, au passage, 4.500 Noirs).
L'Eglise catholique vient d'annoncer qu'elle allait déposer un recours en justice contre ce projet, alors que la polémique enfle à travers le pays.