Allende, Zelaya, même combat

6/26/2009, 8:57:00 AM dans Amérique

L'ex-président cubain et toujours líder máximo (mais il fait le minimum) Fidel Castro a pris la parole ce matin pour défendre le président hondurien. Pas sûr que cela soit bien positif pour son image. (Photo: Manuel Zelaya)

On n'en parlera pas parce que son président ne danse pas le moonwalk et que le pays n'a ni pétrole ni arme atomique, mais quand même, l'armée est sortie dans les rues de Tegucigalpa pour éviter que des groupes favorables au président ne provoquent des troubles (c'est la version officielle). Les troupes ont pris position autour des bâtiments stratégiques: aéroport, Parlement, Cour Suprême et Palais présidentiel.

La Cour Suprême de justice a pour sa part réintégré dans ses fonctions le chef d'Etat Major interarmées dont le président avait annoncé la destitution lors d'une allocution radiotélévisée. Les porte-parole du président avaient déjà fait connaître le nom de son remplaçant.

Au cours de la nuit, le président s'est exprimé depuis le palais présidentiel en fustigeant les riches et les groupes de pouvoir qu'il accuse de manipuler les militaires pour éviter que le Honduras ne devienne un pays vraiment démocratique. Après quoi, entouré de ses partisans, il s'est rendu au siège de l'armée de l'air, au sud de la ville, pour y mettre à l'abri - mais trop tard - le matériel de vote, déjà saisi par la justice. Heureusement pour lui, un avion vénézuélien s'est posé peu après avec des urnes et des bulletins de rechange.

C'est sans doute l'allocution d'un président entouré de quelques fidèles alors que l'armée tient les rues qui a inspiré à Fidel Castro la comparaison avec Salvador Allende. Il est vrai que l'on avait pas vu ce genre de choses depuis longtemps en Amérique Latine, où la dernière tentative de coup d'Etat - manqué - remonte à 2002 contre Hugo Chávez.

Lequel Chávez, s'il ne s'est pas encore exprimé, soutient également Zelaya, compagnon de route dans la révolution bolivarienne (le Honduras est membre de l'Alternative Bolivarienne pour les Amériques, l'ALBA, nouvellement Alliance Bolivarienne pour les Amériques).

Pour sa part, la population se rue sur les magasins ouverts pour constituer des stocks.

El País suit les événements (il est vrai que l'Espagne à moins d'atomes crochus que la France avec l'Iran, ça lui laisse de la place dans ses pages internationales...) et ressort un portrait du président déjà publié en avril.