Crise politique au Honduras

6/25/2009, 7:30:00 PM dans Amérique

Manuel Zelaya, président de ce petit pays d'Amérique centrale (dont on ne parle que lorsqu'il y a un tremblement de terre, un cyclone ou un raz-de-marée), veut consulter les électeurs sur l'opportunité d'une modification constitutionnelle. Nombreux sont ceux qui disent la consultation illégale. Le chef de l'Etat Major interarmées, qui s'est refusé à appuyer ledit projet, a été destitué. Le ministre de la Défense a préféré démissionner que de subir le même sort.

Et tout cela a l'air terriblement compliqué car comme souvent, c'est le dernier acte d'un long processus.

Au Honduras, comme dans nombre des pays d'Amérique Latine, la Constitution ne permet pas qu'un président se succède à lui-même. Et comme dans nombre de pays d'Amérique Latine, Venezuela, Bolivie, Equateur et Nicaragua en tête, le président veut modifier la Constitution.

En l'occurrence, un des pouvoirs du président est la convocation de référendums ou de plébiscites sur un certain nombre de sujets. Zelaya veut donc que les électeurs se prononcent ce dimanche sur le couplage des prochaines élections générales (présidentielle, législatives et municipales) avec un vote pour ou contre la convocation d'une Assemblée Constituante chargée, donc, de réformer la Constitution. C'est donc un référendum sur un référendum, vous suivez?

Les opposants au projet l'avaient déjà qualifié d'illégal car portant sur un sujet non autorisé. Cet argument s'avérant insuffisant pour arrêter le président, le Congrès du pays a voté ce mardi une nouvelle loi sur la tenue des référendums, les interdisant 180 jours avant et après des élections générales. Or celles-ci se tiennent en novembre (180 jours, ça fait 6 mois, quand même): le référendum de dimanche devient illégal.

Mais le président persiste et en conséquence a demandé le soutien logistique de l'armée pour permettre la tenue du scrutin. Le chef d'Etat Major et le ministre de la Défense s'y sont refusé et y ont laissé leur poste.

Parallèlement, le tribunal électoral a confirmé ce matin que la convocation à ce référendum était illégale et a donné l'ordre de saisir le matériel de vote dans les bureaux. Et le Procureur Général (équivalent du Procureur de la République) a déposé un recours pour la réintégration du chef de l'Etat Major.

Et ça continue...

Le résumé de l'affaire sur BBC Mundo
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