Venezuela: la révolution du papier hygiénique

5/15/2013, 9:02:34 AM dans Amérique

Le gouvernement vénézuélien entend bien faire face à la pénurie de papier hygiénique organisée par l'opposition pour renverser le chavisme. La révolution bolivarienne sera complète ou ne sera pas, et pour le moment elle passe par l'importation de cinquante millions de rouleaux de PQ.

Oui, vous avez bien lu, et non, je n'ai pris aucun produit stupéfiant. Le gouvernement de Maduro a repris la grande tradition chaviste d'accuser l'opposition de tous les maux du pays, mais depuis l'élection serrée du dauphin d'Hugo Chavez, les maux semblent se multiplier.

Ainsi, les autorités ont détecté une hausse de la demande de papier hygiénique: 40 millions de rouleaux mensuels, alors que la consommation habituelle tourne autour de 125 millions. Aucun problème de production - oh, voyons, qui aurait pensé cela? - mais une probable certaine indubitable opération d'accaparement menée en secret par la vile opposition pour renverser le gouvernement et mettre fin à la révolution bolivarienne.

C'est sûr qu'un gouvernement qui tomberait pour pénurie de PQ aurait l'air franchement ridicule, en plus d'être tombé bien bas. J'ai un peu de mal à imaginer les Vénézuéliens se masser devant le palais de Miraflores avec des piques pour réclamer du PQ, mais c'est sans doute parce que je ne connais pas personnellement ce sympathique pays.

Ou alors la crainte secrète est que faute de PQ, les Vénézuéliens n'aillent employer des imprimés, tels que les discours politiques bolivariens, voire la Constitution de 1999, mais cette hypothèse est peu crédible car le format le plus répandu est à peine plus grand qu'un timbre-poste.

Quoi qu'il en soit, le pays importera donc très prochainement 50 millions de rouleaux de papier hygiénique pour démontrer à "ces groupes" qu'ils ne pourront pas faire plier le gouvernement. Accessoirement on importera aussi 760.000 tonnes de nourriture pour pallier la pénurie organisée par l'opposition - selon les chavistes - ou générée par le contrôle des prix, le taux de change et les mesures qui font fuir les investisseurs - selon les non-chavistes.

Le comportement des autorités du pays m'inquiète de plus en plus.

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