Projet Conga: Newmont jette l'éponge?

8/24/2012, 3:43:23 AM dans Amérique

Alors que la population de Cajamarca reste mobilisée contre le projet Conga, l'américaine Newmont Mining Corp, une des trois entités formant le consortium d'exploitation Yanacocha, a décidé de suspendre le projet.

Non, non, non, assure l'entreprise par la voix de son CEO, Richard O'Brien: il ne s'agit aucunement d'un retrait, Conga fait toujours partie des plans de l'entreprise, mais il s'agit d'avancer "de façon mesurée". Pour le moment, les travaux concernant la mine ellle-même sont donc suspendus, par contre le creusement des retenues d'eau - destinées à remplacer les quatre lagunes qui seront asséchées -, la contruction du camp pour les mineurs, l'acquisition des machines, tout cela continue. Parallèlement, l'entreprise veut reconstruire la confiance avec la population: "notre relation avec les communautés au Pérou est très importante pour nous", déclare-t-il, et toi mon gars tu n'es pas CEO pour rien.

Malgré la mission internationale d'expertise sur l'environnement au printemps, la demande par l'Etat de nouvelles compensations destinées à la population et l'état d'urgence imposé au département, les mobilisations ne cessent pas. Le ministre de l'Intérieur Wilfredo Pedraza a d'ailleurs indiqué que l'état d'urgence serait maintenu jusqu'à ce que les 'agitateurs' s'engagent à cesser d'activer le conflit. Diantre.

D'ailleurs pour le président du Congrès il s'agit d'un thème politisé et récupéré par le parti Patrie Rouge (Patria Roja), pendant que l'un des meneurs de l'opposition au projet, Wilfredo Saavedra, se défend justement de toute récupération. Et pendant que les "facilitateurs de dialogue", deux représentants de l'Eglise catholique, portent les arguments des anti-Conga devant Yanacocha, il apparaît qu'il y a un point d'accord: les deux parties ne sont en accord sur rien.

Et, regrette le premier ministre Juan Jiménez, alors que toutes les autres régions péruviennes ont connu une belle croissance au cours des dernières années, Cajamarca est en récession, ce qu'il attribue en partie aux blocages et aux manifestations répétées.