L'Uruguay taxe la concentration des terres agricoles

12/29/2011, 8:08:39 AM dans Amérique

Alors que l'Argentine vient de voter une loi pour limiter l'accaparement des terres par les étrangers, l'Uruguay taxera désormais la possession de plus de deux mille hectares de terre. Une mesure qui devrait concerner 2% des propriétés terriennes, lesquelles couvrent un tiers des dix-sept millions d'hectares cultivables du pays.

Le Sénat uruguayen a ratifié le projet de loi approuvé par le Parlement le mois dernier, créant un impôt foncier progressif sur la grande propriété - supérieure à 2.000 hectares. Ce chiffre concernerait 1.5% des près de 50.000 producteurs du pays.

La taxe, fondée sur l'"unité indexée" - le calcul de la capacité de production en laine et en viande - est de l'ordre de huit dollars par hectare pour les propriétés de 2.000 à 5.000 hectares, de douze dollars pour celles dont la superficie est comprise entre cinq et dix mille hectares et de seize dollars au-delà de dix mille hectares. Mais cet impôt sera donc moindre sur les terres moins productives.

La recette, estimée à soixante millions de dollars par an, servirait à financer des travaux d'accès et d'entretien des routes et des chemins ruraux.

L'opposition s'est bien entendu opposée, de même que les associations de propriétaires fonciers, tous dénonçant pêle-mêle la rupture de l'engagement pré-électoral du président Mujica de ne pas créer de nouveaux impôts, les effets néfastes pour la population (?), l'image désastreuse que donne le pays aux investisseurs étrangers (qui à mon avis s'en remettront) et l'inconstitutionnalité de la loi (si c'est véridique, elle doit être annulée facilement).

Ils omettent évidemment de rappeler qu'au cours des vingt dernières années, la valeur de l'hectare a quadruplé en dollars constants et été multipilée par neuf en dollars courants, sans que l'Etat ne bénéficie de l'enrichissement de certains de ses citoyens très aisés.