Iberia a lancé mi-mars sa filiale à bas coût Iberia Express. Ce n'est pas là sa première tentative: dès 2006, elle avait imaginé Catair, qui avait (déjà) provoqué l'ire du même SEPLA et dont je n'ai pas trouvé de trace récente. En réponse à l'annonce d'Iberia Express, les pilotes ont annoncé une grève perlée de trente jours entre le 9 avril - autrement dit le lundi de Pâques, dernier jour des congés de la Semaine Sainte: 156 vols annulés - et le 20 juillet. Les pertes sont estimées à 3 millions d'euros par jour par Iberia.
Ryanair s'en frotte les mains. Comme lors de la fermeture de Spanair, autre compagnie à bas coût ayant cessé ses activités précipitamment fin janvier 2012, les clients bloqués au sol se tournent en catastrophe vers une solution de remplacement bon marché. Et l'entreprise irlandaise, déjà connue pour ses campagnes de publicité discutables, n'a pas le triomphe modeste: elle assasine le syndicat de pilotes en le remerciant de pousser les clients à la préférer à la compagie espagnole.
Cela dit, le patron de Ryanair sera peut-être bientôt amené à courir tout nu sur les Champs Elysées: la Commission Européenne vient d'ouvrir une enquête sur les aides d'Etat octroyées à l'aéroport de Carcassonne où opère seulement... Ryanair. Cette situation se répète dans un certain nombre de petits aéroports espagnols.
D'autres nouvelles des low cost espagnoles
Spanair, créée en 1986, est alors une filiale de la compagnie scandinave SAS. En 2009, l'essentiel de son capital est pris en charge par divers organismes de la Communauté Autonome de Catalogne, catégorie "nous aussi on a notre compagnie nationale nana-nère". Mais l'état des finances publiques étant ce qu'il est, c'est-à-dire mauvais/désastreux/dramatique/prêtez-moi une corde que je me pende (rayer les mentions au fur et à mesure que le temps passe), les organismes catalans ne peuvent financer l'augmentation de capital dont Spanair a besoin. Les négociations avec Qatar Airways sont un échec et Spanair plie boutique en quelques heures à la veille d'un week-end, le vendredi 27 janvier. Nombre de voyageurs l'apprennent à leur arrivée à l'aéroport; 2.500 employés perdent leur travail. Spanair était jusqu'alors la deuxième compagnie du pays, derrière Iberia.
Air Europa vole toujours, mais après les pertes de 13.1 millions d'euros accumulés en 2011, a réduit ses effectifs de 8.5% en janvier 2012.
Photo avion: Mikelo, licence CC
Capture d'écran du site de Spanair, 05/04/2012